La bronchiolite est une infection aiguë des poumons d'origine virale, qui touche les enfants de moins de deux ans. Elle se caractérise par une inflammation des bronchioles, ces petits canaux à la suite des bronches qui conduisent l'air aux alvéoles pulmonaires. Les enfants qui en sont atteints ont une respiration difficile et sifflante.
Cette maladie fait partie des causes d'hospitalisation les plus fréquentes chez les enfants de moins de deux ans. Les complications, rares, peuvent être sérieuses.
L'automne et l'hiver sont les saisons où les bronchiolites sont les plus fréquentes.
Causes
Une infection au virus respiratoire syncytial ou VRS, dans la majorité des cas. Toutefois, ce ne sont pas tous les enfants infectés par ce virus qui développent une bronchiolite. En effet, la majorité d'entre eux possèdent une défense immunitaire spécifique contre celui-ci, même avant l'âge de deux ans.
Une infection à un autre virus : parainfluenza (5 à 20 % des cas), influenza, rhinovirus ou adénovirus.
Un trouble d'origine héréditaire : certaines maladies génétiques nuisent au bon fonctionnement des bronches et pourraient entrer en ligne de compte.
Contagion et contamination
Le virus en cause se transmet par les voies aériennes, et peut être transporté par des objets souillés, les mains, les éternuements et les sécrétions nasales.
Évolution
Les symptômes de bronchiolite durent de 2 à 3 semaines, la durée médiane étant 13 jours.
Les patients avec bronchiolite vont souvent développer de l’asthme dans les années qui viennent.
Complications
Généralement bénigne, la bronchiolite risque néanmoins d'entraîner certaines complications plus ou moins graves, selon le cas :
une surinfection bactérienne, comme une otite moyenne ou une ou pneumonie bactérienne;
des convulsions et autres troubles neurologiques;
une détresse respiratoire;
de l’apnée centrale;
de l’asthme, qui peut se déclarer et persister plusieurs années par la suite;
de l’insuffisance cardiaque et des arythmies;
le décès (très rare chez les enfants qui ne souffrent pas d'une autre maladie).
Les symptômes de la bronchiolite
Signes liés à une déshydratation : parfois, la maladie entraîne une déshydratation liée au fait que l'enfant tousse trop pour absorber du liquide par la bouche. Dans ce cas, le bébé peut se montrer irritable, avoir la langue et les lèvres sèches, pleurer sans larmes et cesser d'uriner.
Durant les deux à cinq jours suivants : une fièvre, une toux une respiration sifflante, difficile et rapide.
Signes avant-coureurs : un rhume avec d’importants écoulements nasaux, des éternuements, une toux plutôt sèche, une fièvre légère, un refus de manger.
Signes d'aggravation :
- le battement des ailes du nez
- le tirage
- une respiration rapide
- une fréquence cardiaque accélérée
- coloration bleuâtre de la peau, des ongles et des lèvres causée par le manque d'oxygène (rare et grave);
- râles crépitants (durant l'inspiration, une succession de bruits secs se fait entendre).
N.B. Il se peut que l’enfant présente une respiration sifflante mais ne dérange pas outre mesure l'enfant. Celui-ci mange et dort sans problème. En pareil cas on peut penser que la présentation est plus bénigne. Le médecin va le plus souvent diagnostiquer la bronchiolite basé sur les symptômes, les signes vitaux dont l’oxymétrie et l’examen physique. Les analyses de sang ou les radiographies ne sont pas faites de routine.
Les personnes et facteurs de risque de bronchiolite
Personnes à risque
Sauf exception, ce sont les jeunes enfants âgés de moins de deux ans qui sont les plus à risque. Parmi ceux-ci, certains sont néanmoins plus sensibles à la maladie :
les bébés prématurés;
les nourrissons ayant moins de six semaines;
les enfants ayant des antécédents familiaux d’asthme bronchique;
ceux qui souffrent d'une maladie cardiaque congénitale;
ceux dont le développement des poumons s'est fait de manière anormale (bronchodysplasie);
ceux qui souffrent de fibrose kystique du pancréas (ou mucoviscidose), une maladie génétique. Cette maladie cause une viscosité excessive des sécrétions des glandes à divers endroits du corps, dont aux bronches.
les enfants amérindiens et natifs de l’Alaska.
Facteurs de risque
Être exposé à la fumée secondaire (surtout quand il s'agit de la mère).
Fréquenter une garderie.
Vivre en milieu défavorisé.
Vivre dans une famille nombreuse.
Une carence en vitamine D à la naissance. Une étude a rapporté qu’une faible concentration en vitamine D dans le sang du cordon ombilical est associée à un risque six fois plus élevé d’une éventuelle bronchiolite.
La prévention de la bronchiolite
Mesures préventives de base
Mesures d'hygiène
Il faut surtout éviter les risques associés à la transmission par les mains ou l'air (toux, éternuements). Voici quelques mesures simples pour mettre la chance de son côté :
- se laver souvent et soigneusement les mains;
- ne pas exposer l'enfant à la fumée secondaire, que ce soit à la maison ou dans les lieux publics;
- ne pas mettre l'enfant en présence de personnes infectées. À noter que le séjour en garderie augmente de manière significative le risque d'être infecté par le virus respiratoire syncytial. Idéalement, en période d'épidémie, il sera préférable de ne pas inscrire l'enfant dans une garderie avant l'âge de six mois pour prévenir les formes graves de bronchiolite;
- embrasser le bébé sur les jambes et les mains plutôt que sur le visage. Cette recommandation s'applique en particulier aux frères et aux soeurs qui fréquentent des lieux à risque en période d'épidémie : école, garderie, etc.;
- désinfecter quotidiennement les objets (biberons, jouets, ustensiles de cuisine, etc.) et les surfaces mises en contact avec le jeune enfant.
Allaitement maternel
Comme pour la plupart des maladies infantiles, l'allaitement maternel fournit à l'enfant les anticorps qu'il n'a pas encore eu le temps de développer. Des études tendent à confirmer l'effet protecteur de l'allaitement contre la bronchiolite. Selon l'une de ces études, cet effet protecteur serait plus fort chez les enfants exposés à la fumée de cigarette.
Les traitements médicaux et approches complémentaires de la bronchiolite
Dans tous les cas de bronchiolite, il faut consulter immédiatement un médecin.
S'il s'agit d'une forme légère de bronchiolite, le traitement pourra se poursuivre sans risque à la maison. On aura recours à une hospitalisation si le médecin constate des facteurs de risque de mauvais pronostic, des facteurs de risque particuliers, une saturation en oxygène trop basse, une déshydratation qu’on arrive pas à corriger par voie orale ou d’autres signes de complication.
Traitement de l'épisode aigu
- Traiter la fièvre. Pour ce faire, l'acétaminophène est efficace.
- En plus de l’obstruction bronchique, il y a très souvent une obstruction nasale qui aggrave la situation. On peut aider en faisant des instillations nasales avec un sérum physiologique. Cette technique peut être appliquée par les parents et elle est reconnue comme étant plus efficace que le mouche-bébé.
- S'assurer que l'enfant mange suffisamment. Pour cela, on peut désobstruer le nez et le pharynx avant qu'il ne mange, fractionner ses repas ou encore épaissir ses biberons.
- Corriger la déshydratation causée par la fièvre et la respiration rapide en faisant boire beaucoup de liquide à l'enfant.
- Fournir à l'enfant un environnement sain : aération correcte, absence de fumée de tabac
- Coucher l'enfant en position semi-assise, y compris pour dormir.
- Les médecins prescrivent parfois un médicament antiviral si le virus respiratoire syncytial est en cause; son usage est réservé aux cas extrêmement sévères, les patients immunosupprimés ou avec maladie cardiaque congénitale.
- Des antibiotiques sont parfois administrés, mais seulement si la bronchiolite se complique d'une infection bactérienne, comme d'une otite moyenne ou d'une pneumonie.
- La physiothérapie respiratoire, ou kinésithérapie a été jugée inefficace en cas de bronchiolite selon une revue de la littérature Cochrane en 2012.
- Une recherche publiée en 2013 a démontré l’efficacité de la dexaméthasone (un corticostéroïde systémique) combiné avec le salbutamol (un bronchodilatateur) chez les patients avec bronchiolite qui ont de l’eczéma ou des antécédents familiaux d’asthme.
En cas d'hospitalisation
Pour les cas plus graves, l'administration d'oxygène à l'aide d'un masque ou d'une sonde et l'hydratation par intraveineuse pourraient s'imposer. Il se peut que l’enfant, dont l’énergie est toute concentrée sur la respiration, ne puisse pas boire ni manger. Dans les cas les plus sévères, le recours à la ventilation artificielle non invasive, ou invasive peut être nécessaire.
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